Accueil/ expose
Quelle place pour le discours philosophique dans Marianne et Germania d'Alexander Kluge ?
vendredi 07 mars 2014

Loading the player ...
Descriptif

Conférence de Emilie Brusson dans le cadre de la Journée d’études interdisciplinaire du parcours Cultures germaniques de l’École normale supérieure (départements Lila, de Philosophie et d’Histoire) : Marianne und Germania - une satire franco-allemande.

Quelle place pour le discours philosophique dans Marianne et Germania d'Alexander Kluge ?

L’entretien d’Alexander Kluge avec Peter Sloterdijk est le premier des cinq entretiens qui composent le film. Pour autant il semble constituer moins une clef de Marianne und Germania qu’une fausse introduction : l’esthétique cinématographique qui se dégage de l’œuvre semble démontrer l’insuffisance du discours rationnel pour dire les relations franco-allemandes, discours qui laisse place à l’entrée tant fracassante que grinçante du bourreau Roland von Stendal. L’exposé s’est concentré sur cette opposition entre discours philosophique et discours mythique, et s’articulait autour de trois temps. Tout d’abord une caractérisation du pôle rationnel incarné par Peter Sloterdijk. Celui-ci semble afficher une posture singulière qui se détache de la philosophie « classique » : la « théorie du voisinage » constitue moins une théorie des relations internationales qu’une généalogie des affects qui sous-tendent les relations franco-allemandes. Pour autant le discours du philosophe, bien que critique par son entreprise de dévoilement des affects  (de la violence à l’ignorance mutuelle bienveillante), maintient une forme d’abord monologique, professorale qui est rapidement rompue. Dans un deuxième temps on a en effet montré qu’au dialogue philosophique succède un pôle mythique, incarné par le « Cousin d’Astérix », qui explicite d’une tout autre manière la violence fondatrice des relations franco-allemandes. Ce soubassement affectif  trouve également un versant positif dans l’entretien final avec Jean-Luc Godard : le cinéma symbolise en quelque sorte la réconciliation des deux cultures, la violence laissant place à l'amour. Ainsi entre maïeutique klugéenne et discours mythique émerge en dernier lieu un nouveau type de discours cinématographique, une esthétique du fragment qui, par l’emploi incessant de la rupture et de la dérision invite le spectateur à recomposer lui-même l’expérience plurielle qui lui est offerte (l’exposé s’est appuyé sur des extraits d’interviews d’Alexander Kluge et sur quelques références à l’œuvre de Walter Benjamin).

Voir aussi


  • Aucun exposé du même auteur.
  • Marianne et Germania : symboles et caric...
    Vincent Dedrie
  • Marianne et Germania : poétique du fragm...
    Maguelone Loublier
  • Cinéma et (r)évolution : réflexions auto...
    Vincent Pauval
Auteur(s)
Emilie Brusson
Ecole normale supérieure

Plus sur cet auteur
Voir la fiche de l'auteur

Cursus :

Emilie Brusson est élève au département de philosophie de l'ENS.

Cliquer ICI pour fermer
Annexes
Liens :
   - Téléchargez les questions_Brusson

Téléchargements :
   - Télécharger l'audio (mp3)

Dernière mise à jour : 14/05/2014