Cursus :
Luc Berlivet combine les apports de la sociologie politique et de l'histoire des sciences et de la médecine pour analyser la manière dont médecins, savants et administrateurs ont cherché à caractériser les différences observables au sein des populations humaines dans une perspective d'intervention publique.
Il a notamment étudié les transformations de la statistique médicale et l'essor, dans la seconde moitié du vingtième siècle, d'un style de raisonnement en termes de "risque de santé" qui a été à l'origine d'une reproblématisation de la santé publique, en particulier des politiques de prévention sanitaire.
Ses travaux actuels portent sur l'évolution des conceptions de l'hérédité humaine depuis la fin du dix-neuvième siècle et du rôle respectif de la "nature" et de la "culture" dans l'explication des différences et des inégalités entre individus et groupes humains. Il s'intéresse ainsi à la trajectoire des différentes disciplines scientifiques et médicales impliquées dans des projets eugéniques ; ses recherches portent en particulier sur le cas de "l'eugénisme latin" (France, Italie, Roumanie, Amérique Latine) et aux différentes manières dont fut envisagée l'influence de l'environnement sur l'hérédité elle-même. Il est engagé dans une série de collaborations avec des institutions publiques italiennes, brésiliennes et mexicaines portant sur ces questions. Parallèlement, il étudie l'histoire de la génétique médicale, depuis son institutionnalisation, aux lendemains de la Deuxième Guerre mondiale. Il enseigne à l'EHESS et est membre du conseil scientifique du doctorat européen Phoenix JDP - Dynamics of Health and Welfare.
Affiliation : Chargé de recherche au CNRS / EHESS
Statut : Historien