Conférence de Vincent Dedrie dans le cadre de la Journée d’études interdisciplinaire du parcours Cultures germaniques de l’École normale supérieure (départements Lila, de Philosophie et d’Histoire) : Marianne und Germania - une satire franco-allemande.
Symbolisant deux nations en perpétuelle réinvention, les figures de Marianne et Germania ne sont ni figées ni atemporelles : elles ont une certaine plasticité, ce qui leur permet de servir de cadre structurant aux représentations et aux imaginaires sociaux. Pour montrer cela, mon intervention s’appuie principalement sur le film d’Alexander Kluge, et se déroule en trois temps. Après avoir mentionné l’opposition apparente qui est à l’origine de la constitution de ces deux figures (la Marianne de la Révolution et de la Liberté ; la Germania du repli territorial et de la Nation farouche), visible dans les trois images que choisit Alexander Kluge à l’ouverture de son film, je montre en quoi elles sont cependant très dynamiques : la thématique de la guerre, qui est un des fils directeurs du film, conduit ainsi Marianne et Germania à se reconstruire continuellement. C’est ici une perméabilité qui est à l’œuvre : il n’est pas anodin, par exemple, que « Germania » soit le nom donné au monumental projet architectural nazi, ou que la jeune fille de « Pierrot le Fou » s’appelle Marianne. C’est pourquoi, enfin, en dessinant des perspectives de rapprochement, je défends l’idée selon laquelle ces deux figures sont « nécessaires » : le film d’Alexander Kluge le montre, et l’actualité récente le confirme, le couple Marianne-Germania est structurant pour les représentations et pour la pensée des relations franco-allemandes.
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Institutions : Ecole normale supérieure-PSL
Cursus :
Vincent Dedrie est étudiant en histoire contemporaine à l'Ecole normale supérieure.
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