Exposé de Ilaria Taddei lors de l'inauguration du Centre européen d’études républicaines (CÈDRE).
La République florentine à la fin du Moyen Âge. Entre mythe et pratique politique
La construction du républicanisme florentin repose sur une dialectique active entre la sphère idéale et le plan des réalités, entre discours et pratiques, entre savoirs et pouvoirs, dans un va-et-vient continu entre la mémoire du passé lointain, l’histoire communale et le présent. Ce présent fut aussi celui d’Hans Baron et de toute une génération d’intellectuels allemands, exilés comme lui dans les années 1930 aux États Unis (Ernst Cassirer, Paul Oskar Kristeller, Felix Gilbert, Erwin Panofsky). Par un jeu de miroirs, ces épigones des humanistes florentins, Coluccio Salutati et Leonardo Bruni in primis, érigèrent la République de Florence, fondée sur l’idéal de la libertas, en modèle politique du républicanisme, puisant ses racines dans le primat de la cité État. Force est de constater que l’exaltation du gouvernement florentin comme rempart de la liberté contre la tyrannie s’imposa par une remarquable convergence de tous les langages politiques – figuratifs, rituels et discursifs – lorsque, après le tumulte des Ciompi, le régime dit des oligarques (1382-1434) transforma profondément la structure politique de la « République des Arts ». C’est cette mutation dans la continuité de l’esprit républicain que nous allons interroger sur le double plan de l’idéologie et de l’expérimentation politique au sein d’une trajectoire qui n’a rien de linéaire, entre regard sur le passé et élaboration de la cité future.
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Cursus :
Après un double parcours universitaire –suisse et italien – et un doctorat européen à l’Institut Universitaire de Florence, Ilaria Taddei enseigne, depuis 1999, à l’Université de Grenoble. Ancien membre de l’École française de Rome, elle est Maître de conférences HDR en histoire médiévale.
Spécialiste d’histoire sociale, culturelle et politique de l’Italie des derniers siècles du Moyen Âge (XIIIe-XVe siècle), ses principaux travaux ont successivement porté sur l’enfance et la jeunesse, la notion d’âge, les jeux et leur organisation, les pratiques vestimentaires, les confréries de jeunes et d’artisans, et les rituels.
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