Exposé de Samuel Hayat lors de l'inauguration du Centre européen d’études républicaines (CÈDRE).
Les événements de la révolution de 1848 voient l'apparition de deux républicanismes opposés, divergeant entre autres sur le statut de la question sociale : pour les républicains dits modérés, la République est tout entière contenue dans le suffrage universel (masculin) et n'a pas de but social propre, tandis que les républicains dits avancés (les démocrates-socialistes) voient dans la République un régime qui doit améliorer la situation de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre, c'est-à-dire du prolétariat. Si cette division est structurante pour le camp républicain et pour l'histoire de la gauche française, elle laisse de côté un républicanisme irréductible au courant démocrate-socialiste organisé. Ce courant, ancré dans les organisations ouvrières, se revendique de la République démocratique et sociale, mais il entend réaliser l'émancipation des travailleurs par leur organisation autonome en tant que producteur collectif, et non pas par la lutte politique. Ce faisant, ils participent à la formulation d'un républicanisme socialiste ouvrier où s'invente une conceptualisation spécifique de la République.
Voir aussi
|
Cursus :
Samuel Hayat est chargé de recherche à l'Université de Lille et au CNRS.
Ses sujets de recherche sont : histoire et théorie de la représentation politique ; histoire des révolutions au XIXe siècle ; histoire sociale des idées politiques ; sociologie historique du mouvement ouvrier ; théories de la démocratie.
Dernière mise à jour : 12/05/2017