Conférence d'Etienne Danchin (TULIP LabEx, UMR 5174 CNRS/UPS/ENFA Evolution et diversité biologique), lors du Séminaire Cavaillès 2018- 2019, séminaire organisé par la République des Savoirs (Lettres, Sciences, Philosophie est une unité de services et de recherche du CNRS (USR 3608).
Résumé
L'hérédité peut être définie comme un modèle de ressemblance parent-enfant. C'est un facteur majeur d'évolution par sélection naturelle ou par dérive. La vision traditionnelle de l'hérédité tend à réduire l'hérédité à la seule transmission de la séquence d'ADN. Cependant, au cours des 40 dernières années, il a été prouvé que la ressemblance parent-enfant repose également sur d'autres types d'informations qui ne sont pas codées dans la séquence d'ADN, c'est-à-dire qui ne sont pas codées dans des gènes.
En effet, on a découvert que les informations sur les séquences d'ADN sont loin de pouvoir expliquer toute la complexité de la vie. Ironiquement, cette remise en question de cette vision dominante résulte du succès même de cette approche, car le développement fantastique des technologies de séquençage de l'ADN a révélé les limites d'une vision de la vie basée uniquement sur un gène.
Après quelques définitions, Etienne Danchin présente deux diagrammes pour aider à mieux comprendre l’hérédité. Il développe ensuite trois exemples généraux d'hérédité non génétique pour illustrer le fait qu'elle est omniprésente et la subtilité des mécanismes sous-jacents.
Le dernier exemple présente ses propres recherches sur la culture animale et son impact potentiel sur l'évolution. En se basant sur ces exemples, il travaille à unifier ces éléments dans ce qu'il j'appelle une «synthèse évolutive inclusive» (SEI) qui généraliserait la synthèse moderne de l'évolution, avec l'ambition d'englober toutes les dimensions de l'hérédité, qu'elles soient génétiques ou non génétique. La SEI ne contredit donc pas la synthèse moderne de l'évolution, mais la généralise avec l'ambition de mieux saisir toute la complexité de la vie. À la fin, il discute rapidement de l’importance du patrimoine non génétique pour l’évolution, la conservation et les sciences médicales.
Voir aussi
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Cursus :
Étienne Danchin est Directeur de recherches au CNRS, chercheur au laboratoire Evolution et diversité biologique à Toulouse et co-animateur du Labex TULIP.
Spécialiste de "Écologie Comportementale" ‘étude de l'évolution du comportement) a édité des livres de cours universitaires en français, portugais et anglais. Il défend le fait que l'hérédité ne se résume pas au seul transfert d'information génétique (encodée dans la séquence de l'ADN), mais inclut des processus non génétiques tels que l’hérédité parentale, écologique, culturelle et épigénétique. Il illustrera le fait que le phénotype récapitule non seulement l’histoire des ancêtres lointains (génétique) et de l’individu (développement), mais aussi celle des ancêtres plus récents (par l’hérédité non génétique)
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