Exposé de Maël Montévil (CNRS – Centre Cavaillès, République des Savoirs, ENS-PSL) lors de la 5e Journée Cardano sur le thème "La nature et ses souvenirs. La révolution combinatoire de la biologie et ses dangers".
Les désorganisations du vivant, dues aussi bien au changement climatique qu'aux pollutions chimiques (par les perturbateurs endocriniens), sont souvent décrites en termes de disruption. Pourtant, en biologie, la notion de disruption n'a pas encore été théorisée. Nous pensons que conceptualiser ces disruptions demande d'approfondir l'articulation entre la connaissance de la dimension systémique du vivant et de sa dimension historique.
En particulier, en biologie les espaces de configurations possibles apparaissent et changent au cours du temps, mais seulement certaines configurations parmi elles sont viables - ce qui conduit à deux aspects de l'historicité biologique. La disruption serait alors la perte de ces configurations singulières, une forme de randomisation et de désindividuation, conduisant à une perte de viabilité.
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Maël Montévil est chargé de recherche au CNRS, à la République des savoirs, (USR 3608) à l'Ecole normale supérieure.
Il est biologiste théoricien travaillant au carrefour de la biologie expérimentale, des mathématiques et de la philosophie. Ses travaux portent aussi sur des problématiques actuelles telles que les perturbateurs endocriniens et, plus généralement, les disruptions du vivant dans l’Anthropocène et nos réponses à celles-ci. Maël Montévil est l’auteur de plus de vingt-cinq articles dans des revues internationales et d’une monographie avec Giuseppe Longo : Perspectives on Organisms.
Dernière mise à jour : 16/12/2021