« Dire « nous », est-ce dire « première personne du pluriel »?
Conférence de Natalie Depraz, philosophe, Professeure des Universités à Paris Nanterre (IREPH) dans le cadre du colloque Phénoménologie(s) et critique(s) du « nous ».
Après avoir exploré l'incongruité de l'expression grammaticale "première personne du pluriel", Nathalie Dupraz s'intéresse dans cette contribution à différents modèles du "nous", qui permettent de donner sens à la dynamique relationnelle qui y est en jeu. Ainsi, il s'agira de voir dans le "nous", moins un état ou un résultat (un collectif rassemblé voire unifié) qu'un processus de formation (et de déformation), de construction subjective, intersubjective, sociale et politique (voire de déconstruction), c'est-à-dire un espace-temps-relationnel de concertations, de conversations toujours en question, en action et en évolution.
Pour illustrer ce tissu relationnel multistable du "nous", elle en décline ensuite trois modèles possibles : premièrement, un modèle monadologique du nous, puis un modèle émergentiste autopoïétique du "nous", enfin un modèle originairement relationnel du "nous", dont elle tâche de montrer, pour chacun, la portée mais aussi les limites. Pour le premier, elle s'appuie sur la proposition leibniziano-husserlienne de la communauté monadologique ; pour le deuxième, sur la proposition des sciences cognitives enactives et, notamment, de la pensée autopoïétique du neurobiologiste Francisco Varela ; pour le troisième enfin, sur la pensée de la nostrité développée par le psychiatre phénoménologue Ludwig Binswanger.
Voir aussi
Cursus :
Natalie Depraz est philosophe, Professeure des Universités à Paris Nanterre (IREPH), membre universitaire des Archives-Husserl-ENS de Paris, membre associé de l'ERIAC Université de Rouen Normandie et Principal Investigator du programme de recherche ERC "The Life of the Heart. Phenomenology of emotions" de l'Université de Bucarest (Roumanie) (2023-2026).
Cliquer ICI pour fermerDernière mise à jour : 25/04/2024