« Autour de Yenendi, les hommes qui font la pluie, un film de Jean Rouch »
Présentation proposée par Luc Pecquet (ethnologue, IMAF, CNRS) lors du séminaire "Perception du climat : La pluie", proposé par le CERES (Centre de formation sur l’environnement et la société) de l'ENS en 2023-2024.
Luc Pecquet, ancien collègue de Jean-Rouch (1917-2004), a présenté le travail du défunt ethnologue et plus particulièrement son film Yenendi, les hommes qui font la pluie, réalisé au Niger en 1951 dans une communauté songhaï (ou songhay). Cette séance a pris la forme d’une introduction sur la vie de Jean Rouch et sur la généalogie du film, d’une projection (extrait non publié ici), puis d’un temps d’échange avec le public.
Retrouvez ici le support de la conférence
Descriptif du séminaire "Perception du climat : La pluie"
En apparence, rien que de l’eau liquide qui tombe en gouttes des nuages sur la terre. Toute une physique et une chimie accompagnent, dans l’air, les changements d’état d’un composé très stable de deux molécules d’hydrogène et une molécule d’oxygène... Pourtant, la pluie ce n’est pas que de l’eau, comme en témoignent les pluies acidifiées par la pollution.
Quand la pluie tombe, toute une gamme d’adjectifs qualifie son intensité : fine, battante, diluvienne même. Sa présence trouble l’horizon. Sa musique, un clapotis léger s’accompagne en été d’un parfum inoubliable venu de la terre mouillée. Moment de bonheur pour tous les jardiniers et les agriculteurs. Pour eux, la pluie c’est la vie ; tant et si bien qu’à chaque changement de saison, ils s’en remettent aux dictons ou aux prévisions, ils scrutent les cieux et ils prient les dieux pour faire pleuvoir.
Quand « après la pluie, vient la pluie » (Madame de Sévigné), l’ennui et la tristesse donnent le vague à l’âme. Il faut alors bien du talent aux publicitaires pour lutter contre l’héliotropisme afin de proposer aux touristes des destinations bien arrosées. En Europe, notre rapport à la pluie s’est-il modifié ? Les présentateurs météo saluent désormais le retour de la pluie comme une bonne nouvelle. Peut-on parler non seulement d’un besoin de pluie, mais d’un « désir de pluie » ?
Des allers et retours entre bienfait et méfait de l‘hydrométéore, nous permettront d’être avertis pour ne plus jamais tomber de la dernière pluie.
Voir aussi
|
Cursus :
Luc Pecquet est ethnologue, maître de conférences de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de St-Etienne.
Ses champs de recherche : territoire, habitat, espace, divination, techniques et rituels, matières et matériaux. En 2006, il a publié Les Peuples du monde et huit ans plus tard, avec un collectif, Journal des africanistes (n°83).
Il est un ancien collaborateur de Jean-Rouch (1917-2004).
Cliquer ICI pour fermerDernière mise à jour : 14/06/2024