« Soigner ou transformer ? Transplantations interespèces et frontières d'humanité »
Lors de cette session du séminaire "Médecine Humanités" du second semestre 2024-2025, dédié à la question "Protéger l'humanité, est-ce une question d'éthique ?", l'anthropologue Catherine Rémy (Chargée de recherches au CNRS et à l'EHESS) présente une réflexion sur les frontières entre humain et non-humain à partir de l'histoire de la xénogreffe et des controverses associées.
Catherine Rémy montre que la xénogreffe (la greffe de tissus et organes animaux vers l'humain) et les controverses autour de cette dernière s'ancrent dans des conflits de représentation autour du lien entre humains et animaux, entre des visions gradualistes (qui posent une continuité entre l'homme et l'animal) et dualiste (qui les posent en opposition) de ce lien. A partir de multiples exemples historiques, elle montre la trajectoire de ces pratiques, et comment elles rejouent des systèmes de hiérarchisation entre humains et animaux, mais également inter-humains.
Séance du séminaire Médecine-Humanités 2024-2025.
Catégories: Séminaire Médecine-Humanités
Séminaire Médecine-Humanités / Protéger l’humanité, une question «d’éthique» ?, Mot-clés : Actualité, Médecine, recherche scientifique, organes, espèce, relation, animal, humain, expérimentation, innovation, chirurgie, don, essai clinique, greffe, xénogreffe
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École des hautes études en sciences sociales (EHESS)
Anthropologue
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Catherine Rémy est chargée de recherche au CNRS et à l’EHESS.
Ses principaux thèmes de recherche concernent l’évolution des concepts de nature et de culture à travers la question des relations entre hommes et animaux, la définition des « frontières d’humanité » et les modes de traitement des êtres humains et non-humains qu’elles impliquent ainsi que les controverses qui accompagnent les innovations biomédicales. Elle termine actuellement une recherche sur les xénogreffes (greffes de l’animal à l’homme) et s’intéresse désormais à la pratique de prélèvement d’organes chez des humains et à l’apparition d’une nouvelle définition de la mort, la « mort encéphalique ». Depuis plusieurs années, elle mène également une réflexion sur l’ethnographie comme méthode d’investigation. Elle enseigne la méthode ethnographique à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociale depuis 2007.
À la croisée de l’anthropologie et de la sociologie pragmatique, son approche vise à questionner les « ontologies » traditionnelles en étudiant la façon dont celles-ci sont travaillées en action, en situation.
Cliquer ICI pour fermerDernière mise à jour : 11/04/2025
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