Conférence donnée par Jacques Livage dans le cadre du Séminaire Louis Pasteur de l’ENS.
Depuis des millénaires les
céramiques et les verres sont fabriqués par chauffage à très haute
température de précurseurs solides comme l’argile ou le sable.
S’inspirant de ces techniques traditionnelles, la chimie du solide est
devenue un "art du feu" que les anglo-saxons surnomment "shake and bake
chemistry". Pourtant, l’observation des processus naturels montre que
depuis des centaines de millions d’années, les micro-organismes ont su
créer des matériaux dans des conditions beaucoup plus douces,
compatibles avec la vie. Ces processus de biominéralisation posent un
véritable défi au chimiste du solide qui tente d’y répondre en
développant des méthodes de "chimie douce".
Suivant l’exemple des diatomées qui élaborent de fines architecture de
verre à partir de la silice dissoute dans les océans, nous avons
développé une chimie "sol-gel" qui permet de construire un réseau de
silice à partir de précurseurs moléculaires en solution. Cette chimie de
polymérisation inorganique débouche aujourd’hui sur de véritables
applications industrielles. Compatible avec la chimie organique, elle
permet l’élaboration d’hybrides organo-minéraux, véritables matériaux
nanocomposites à l’échelle moléculaire. Les conditions de synthèse des
verres de silice sont même suffisamment douces pour être compatible avec
la vie. Elles permettent d’immobiliser des protéines, des anticorps et
même des cellules vivantes au sein de matrices de silice. Cet exposé
fera le point des résultats les plus récents en mettant plus
particulièrement l’accent sur les applications biologiques des procédés
sol-gel.
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Cursus :
Jacques Livage est un chimiste, titulaire de la Chaire de chimie de la matière condensée au Collège de France. Il est membre de l'Institut Universitaire de France, membre de l'Académie des sciences et décoré de la Légion d'Honneur.
Cliquer ICI pour fermerDernière mise à jour : 11/10/2013