Accueil/ expose
Le jardin de la sculpture moderne dans les écrits d’Abraham Marie Hammacher (1897-2002)
jeudi 16 juin 2011

Loading the player ...
Descriptif

Alors que, depuis le XIXe siècle, le poète et le peintre font figure d’alliés substantiels, pour reprendre la célèbre expression de René Char, la sculpture semble avoir été étrangement négligée par les écrivains. L’abondance des écrits suscités par l’oeuvre de Rodin ou de Giacometti paraît ainsi une exception remarquable. Ce relatif dédain correspond à celui du public, la rareté des textes critiques reflétant alors une réalité du goût et du champ artistique. Mais au-delà, il faut s’interroger sur ce qui, dans la sculpture, peut limiter l’accès à la parole et, au contraire, sur ce qui sauve certaines oeuvres du silence critique. La matérialité et l’échappement à l’ordre temporel qu’est celui du discours paraissent d’abord repousser l’écrit. Art spatial contre art temporel : c’est là l’opposition posée par Lessing, et la sculpture représente un défi plus grand encore pour l’écriture que la toile peinte. Bien souvent, critiques d’art professionnels ou écrivains temporalisent la sculpture, la déploient par la description ou la narration, déclinant ses aspects ou racontant la fable dont elle fige un moment : vivante et mouvante, la sculpture danse, jaillit, tourne sous la plume. Mais parfois, le regard s’affronte à sa dureté, s’y heurte et s’y déchire, fasciné ou horrifié : sa résistance vient alors incarner une étrangeté radicale, inquiétante révélation d’un autre. La sculpture, ce tangible, cet immobile, semble toujours produire un déplacement du verbe, s’y faisant objet invisible, dont le nom même finit par échapper.

Louis Gevart présente ici une partie de l'oeuvre du critique et historien d'art néerlandais Abraham Marie Hammacher et notamment le célèbre parc de sculptures (1961) du musée Kröller-Müller à Otterlo (Pays-Bas) dont il fut le directeur de 1947 à 1963

Voir aussi


  • Aucun exposé du même auteur.
  • L’adaptation de la sculpture à la scène ...
    Delphine Vernozy
  • La statue, en son lieu
    Thierry Dufrêne
  • Quand la statue descend du piédestal. L...
    Claire Gheerardyn
  • Ce qui rend possible la vie des sculptur...
    Dominik Brabant
Auteur(s)
Louis Gevart
Université Paris Ouest Nanterre
Doctorant

Plus sur cet auteur
Voir la fiche de l'auteur

Cursus :

Louis Gevart est chargé de cours à l’Université de Paris I, il prépare une thèse en histoire de l’art contemporain à l’Université de Paris Ouest sous la direction de Thierry Dufrêne (La sculpture et la terre : histoire artistique et sociale du jardin de sculptures en Europe 1921-1968).

Il s’intéresse particulièrement à la relation entre la sculpture moderne et son environnement et au lien entre l’art et la nature au XXe siècle.

Membre du Comité des Historiens de l’Art Nordique (CHAN), il travaille également à la promotion de l’art scandinave en France.

Cliquer ICI pour fermer

Dernière mise à jour : 16/01/2012