Exposé de Mathieu Arminjon dans le cadre du colloque Théories biologiques / théories politiques (1900-1945) organisé par le Centre International d’Étude de la Philosophie Française Contemporaine (CIEPFC), et l’UMR 8547 Pays Germaniques – Transferts culturels.
Mathieu Arminjon propose de se pencher sur l'histoire du concept de "stress". Une notion, qui au travers des sciences humaines et sociales, vise à dépolitiser les problèmes sociaux, puisque c'est essentiellemnent quelque chose qui relève de l'individu. On détourne ainsi l'attention vers les processus biologiques et sur la psychologie de l'individu au lieu d'affronter les déterminants sociaux.
La notion de stress contribue-t-elle à biologiser, ce faisant à dépolitiser les recherches sur les inégalités sociales de santé ? Les travaux du physiologiste américain Walter B. Cannon nous offre un nouveau regard sur l’histoire de la biomédicalisation du stress. Au carrefour de la physiologie des émotions et de l’homéostasie, ces recherches nous invitent à explorer le contexte d’émergence d’une notion éminemment politique, aux fondements des recherches sur les déterminants sociaux de la santé.
Le but de cet atelier est d’explorer, sans prétention à
l’exhaustivité, une série de tentatives d’articulation entre des
théories biologiques et des théories politiques proposées en Europe et
aux États-Unis au début du XXe siècle.
Si l’utilisation
par les nazis d’une théorie biologique raciste à des fins de
justification de leur politique d’extermination a mis un coup d’arrêt
durable aux tentatives philosophiques pour articuler théories politiques
et théories biologiques après 1945, cette éclipse ne saurait faire
oublier l’extrême diversité des articulations proposées en ce sens au
travers de l’histoire de la philosophie, selon des modalités
conceptuelles et des orientations à la fois biologiques et politiques
radicalement variées.
Cet atelier se propose d’examiner
plusieurs de ces articulations, tirées des années 1900 à 1945, une
période qui connait en Europe et aux États-Unis, un approfondissement et
un déplacement des débats issus de la seconde moitié du XIXe siècle sur
l’applicabilité de théories, de schèmes d’analyse ou encore de
catégories venues des sciences biologiques au champ social et politique.
Voir aussi
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Cursus :
Mathieu Arminjon est adjoint scientifique à la Haute Ecole de Santé Vaud (HESAV) à Lausanne. Il a suivi une formation en philosophie et histoire des sciences ainsi qu’en psychologie à Lyon. Il a soutenu une thèse de philosophie et de sciences de la vie à la Faculté de biologie et de médecine de Lausanne.
Son expertise lui permet d’enseigner sur les thématiques relatives à l’histoire, à la philosophie et à l’épistémologie des sciences biomédicales et du soin. Ses recherches actuelles portent particulièrement sur l’histoire et l’anthropologie du médicament, en particulier sur la polymédication chez les personnes âgées, ainsi que sur l’épidémiologie sociale, les inégalités de santé et les déterminants sociaux de la santé.
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