« Les origines du monnayage à Rome (Macrobe, Saturnales 1.7.19) »
Exposés donnés par
Jean-Baptiste Guillaumin (Maître de Conférences à Sorbonne Université)
Dominique Briquel (Professeur émérite à Sorbonne Université, laboratoire AOROC),
Maxime Cambreling (professeur certifié de lettres classiques, collège Albert Camus, Bayonne, académie de Bordeaux),
Les Saturnales de Macrobe évoquent la peur d’un lettré qui voit son monde disparaître. L’espoir de la survie ne s’appuie que sur la culture. Macrobius Ambrosius Theodosius, que nous appelons simplement Macrobe, a été le témoin de mutations profondes dans la société romaine de la fin du IVe et du début du Ve siècle : le paganisme a fait place au christianisme, l’Empire romain aux royaumes barbares, l’Antiquité se dirige vers ce que nous appelons le Moyen Âge.
On s’est souvent interrogé sur la religion de Macrobe : longtemps, on l’a considéré comme un païen, puisque les Saturnales semblent bien défendre les croyances romaines traditionnelles dans une optique néo-platonicienne. Cependant, pour Robert A. Kaster, Macrobe serait chrétien. Son nom de Theodosius, ses fonctions en 430 de notre ère (à une époque où de tels postes sont occupés par des chrétiens), et quelques détails du texte plaideraient en faveur du christianisme. Même si les Saturnales mettent en scène des défenseurs de la religion polythéiste, elles n’expriment rien qu’un lettré chrétien, attaché à la culture romaine, n’aurait pu faire sien. De fait, l’œuvre de Macrobe est caractéristique de cet entre-deux-mondes : en sauvegardant la mémoire des origines (réelles ou imaginaires) autrement oubliées, Macrobe fait survivre la romanité au-delà de la disparition de l’Empire.
Voir le dossier publié sur Odysseum.
Le programme « Humanités dans le texte », porté par l’ENS-PSL, en collaboration avec le Ministère de l’Éducation nationale, la plateforme Odysseum et les associations CNARELA et APLAES a pour but de constituer une bibliothèque de modules pédagogiques transdisciplinaires, composés de textes, d’images et de vidéos, destinés à venir en appui à l’enseignement des langues et cultures de l’Antiquité. Ces modules sont créés par des enseignants, des chercheurs, des spécialistes de différents domaines à partir d’un texte latin et grec, reproduit en original, traduit et commenté selon différentes perspectives d’intérêt scientifique et sociétal.
Voir aussi
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Ancien normalien, Dominique Briquel est un universitaire français spécialiste d'archéologie et d'étruscologie
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Cursus :
Maxime Cambreling est professeur certifié de lettres classiques au Collège Albert Camus à Bayonne (Académie de Bordeaux).
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Jean-Baptiste Guillaumin est maître de conférences en langue et littérature latines à Sorbonne Université, membre de l’UR 4081 « Rome et ses renaissances ».
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