« Y a-t-il un nouvel esprit biologique ? »
Par Thierry Hoquet (Université de Paris Nanterre)
Quelles mutations conceptuelles travaillent la biologie contemporaine, relativement aux trois grandes questions d’ « origine » : comment se fabriquent la vie (Biogenèse), les organismes (Ontogenèse) et les espèces (Phylogenèse)? Les deux grands « super-cadres » théoriques qui les prennent en charge : Biologie moléculaire et Théorie Synthétique de l’Évolution— sont aujourd’hui accusés de différents vices, en particulier de réductionnisme.
Contre cela, beaucoup défendent un retour au « holisme », avançant un mode de pensée processuel qui donne le primat au dynamique sur le statique. Deux événements paraissent avoir joué un rôle déterminant : d’une part, le Projet Génome Humain qui portait les espoirs des généticiens a paru davantage être non pas un couronnement mais le commencement de nouvelles recherches ; d’autre part, la microbiologie a révélé tout un monde inconnu, fait d’Archées et de Bactéries, qui met en avant le rôle des symbioses et interroge un grand nombre de nos concepts : arbre du vivant, espèce, organisme. La biologie a-t-elle besoin d’un aggiornamento conceptuel, voire d’une véritable révolution théorique et méthodologique ?
Exposé donné dans le cadre du Séminaire Cavaillès (Histoire et Philosophie du vivant) organisé par la République des Savoirs.
Le
séminaire Cavaillès: perpétuant les orientations impulsées par
Jean-Jacques Kupiec lors de sa création, le séminaire Cavaillès se donne
pour objet l’histoire et la philosophie des sciences du vivant. Une
fois par mois un acteur des sciences expérimentales ou humaines est
invité à y présenter ses travaux et réflexions.
Voir aussi
Cursus :
Thierry Hoquet est un spécialiste de la philosophie des sciences naturelles et de la philosophie des Lumières.
Il travaille sur les sciences de la vie et sur leurs prolongements culturels : les modèles de l’évolution, le concept de sexe en biologie, les rapports entre machines et organismes.
Dernière mise à jour : 11/06/2024