Intervention de Anaïs Frantz, du groupe Violette Leduc, dans le cadre de la journée d’étude « Sexualités, genre, résistances. Genèse et autobiographie » de l’ITEM, organisée à l'ENS.
Depuis le premier roman publié, l’activité d’écrire est intimement liée, chez Violette Leduc, à la figure maternelle et à l’« inguérissable » de sa naissance bâtarde. Je me propose d’étudier la résurgence obsessionnelle du motif de la mère dans les manuscrits de La Chasse à l’amour à partir de trois exemples précis. Ratures et lapsus de genre grammatical, dans les Cahiers, témoignent en effet, d’une part, de l’inscription d’un genre social et sexuel indécidable : celui de Violette, l’enfant bâtard ; d’autre part, de la place ambivalente qu’occupe la mère dans les relations amoureuses ou fantasmées de Violette Leduc ; enfin, du rapport singulier qui existe dans l’imaginaire de l’écrivaine entre procréation et création littéraire. On parlera alors des repentirs de la bâtarde, à la fois au sens des lamentations de l’auteure qui n’en finit pas de revenir sur l’événement de sa naissance fautive, et au sens des ratures apportées à l’œuvre en cours d’exécution.
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Cursus :
Anaïs Frantz est docteure en littérature et civilisation françaises, chargée de cours à la Sorbonne Nouvelle-Paris 3. Elle enseigne la littérature, le cinéma et les études de genre dans les Universités américaines de Paris. Elle a notamment participé à la Journée d'étude organisée par Mireille Brioude à Arras à l'occasion du centenaire de Violette Leduc (2007), ainsi qu'au documentaire d'Esther Hoffenberg, Violette Leduc La Chasse à l'amour (Arte, 2013). Elle rejoint le groupe de recherche "Violette Leduc" à l'ITEM au moment de sa création en 2012.
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