Exposé de Vladimir Dabroswki (UMR 7209, Sorbonne Universités – Muséum national d’Histoire naturelle – CNRS) dans le cadre du colloque "Le poivre, de l’Antiquité à l’époque moderne: un luxe populaire ?"
« Le poivre dans tous ses états : l’archéobotanique comme source d’information sur le commerce et la consommation du poivre durant l’Antiquité »
Derrière le terme vernaculaire « poivre » se cache une multitude de réalités. Du point de vue botanique, le poivre désigne couramment l’espèce Piper nigrum, comprenant par exemple le poivre noir, blanc ou vert, considérés par les auteurs gréco-romains comme appartenant à des plantes différentes. L’archéobotanique, en particulier l’étude des macro-restes végétaux de graines et fruits, a contribué ces dernières années au renouvellement des connaissances sur le commerce du poivre et sa consommation durant l’Antiquité. Les découvertes de grains de poivre sur les ports romains de Bérénice et de Myos Hormos en Egypte ainsi que sur plusieurs sites en Europe permettent d’apprécier d’une part la place de cette épice au sein des échanges entre océan Indien et mer Méditerranée et, d’autre part, le statut social et culturel de ses consommateurs. La mise au jour récente de poivre dans un bâtiment incendié du site de Mleiha (E.A.U) daté du IIIe siècle de notre ère invite à s’interroger sur le rôle et la signification de cette épice sur le site et au sein des échanges entre l’Inde et l’Arabie orientale. Des expérimentations de carbonisation de différents poivres modernes ont été entreprises afin de définir des critères d’identification permettant une meilleure caractérisation du matériel archéologique retrouvé.
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Cursus :
Vladimir Dabrowski est doctorant en archéobotanique et en archéoentomologie.
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