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Peut-on procéder à une physique de l’âme ?
jeudi 03 octobre 2013

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Descriptif

Conférence de Claire Crignon dans le cadre du colloque "Physique et métaphysique : quels enjeux dans la constitution des cartésianismes et des anti-cartésianismes ?"
Organisé par : ENS, Mathesis, Cirphles, ANR Anthropos, UMR5037

Peut-on procéder à une physique de l’âme ? Diffusion et critique du cartésianisme chez les médecins anglais de la seconde moitié du XVIIe siècle

Partant de la déclaration bien connue de Locke au tout début de l’Essay (“je ne m’engagerai point à considérer en physicien la nature de l’âme ») et de la manière dont il présente la division des sciences à la toute fin de l’Essay (IV. XXI, 2), cette intervention s’efforce de comprendre la signification de l’exclusion de l’âme hors du champ de la philosophie naturelle. Pour cela nous nous demandons comment Locke en vient à associer le projet d’une physique de l’esprit à une démarche spéculative et nous interrogeons les raisons qui ont pu le conduire à considérer que cette approche spéculative était d’une certaine manière vouée à l’échec.On a souvent compris ce refus lockien de procéder à une physique de l’esprit comme un signe de l’opposition de Locke à Descartes et à son traité des passions : manière de dire pour lui qu’il ne s’engagera pas dans des explications physiologiques au sujet des rapports entre l’âme et le corps (« l’idée d’une subce corporelle dans la matière étant tout aussi éloignée de nos conceptions, que celle de la subce spirituelle ou de l’esprit, II, 23, 5).

Notre communication cherche à montrer que le point de départ de Locke résulte ici d’une réception et d’une critique de Descartes qui précède Locke. Il me semble en effet que dans cette déclaration liminaire, Locke prenne aussi position par rapport à certains philosophes naturels et médecins, qu’il a fréquentés, et qui ont pu avoir le projet de faire de l’esprit un objet légitime pour la philosophie naturelle et pour la médecine dans sa double dimension, spéculative et pratique. La première partie de la communication interroge le statut de la médecine, relativement à la métaphysique, à la physique et à la philosophie naturelle. La seconde tente cherche à rendre compte des discussions suscitées par le projet visant à intégrer l’esprit au sein de la philosophie naturelle au cours des années 1660-1670 dans le milieu des médecins ou physiologistes d’Oxford que Locke a fréquenté (Th. Willis, W. Charleton). L’effort pour faire de l’âme un objet légitime pour la philosophie naturelle conduit d’une part à refuser de réserver cet objet à la théologie mais aussi d’autre part à produire une interprétation médicale de concepts empruntés à la métaphysique dans une relation critique au cartésianisme.

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Auteur(s)
Claire Crignon
Université Paris-Sorbonne
Maître de conférences

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Cursus :

Maître de conférences en philosophie anglaise classique à l'Université Paris-Sorbonne (Paris IV), Claire Crignon travaille actuellement sur les rapports entre médecine et science de l'homme dans les îles britanniques aux 17e et 18e siècles.
Elle s'intéresse à la réception philosophique de la découverte de la circulation sanguine, au rôle des recherches menées dans les domaines de l'anatomie et de la physiologie dans la genèse de l'empirisme philosophique, et plus généralement au rôle de la médecine dans l'émergence du projet d'une conduite de l'entendement (de Bacon à Locke).

La question qui guide ses recherches est la suivante : quel rôle ont joué les recherches médicales (souvent menées par des philosophes) dans les efforts pour redéfinir la nature de l'être humain et sa place dans l'univers ?

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Dernière mise à jour : 07/11/2013