Introduction du colloque "Droit et Littérature" sous la direction de Jean-Louis Halpérin et de Françoise Michaut, qui s’inscrit dans le cadre du Labex TransferS.
Le rapprochement entre droit et littérature prend naissance en Angleterre à la fin du dix-neuvième siècle. Au début du vingtième, il traverse l’Atlantique. John H. Wigmore prône, en complément à l’enseignement classique par la méthode des cas, la lecture par les juristes en général et par les étudiants en droit en particulier d’un certain nombre d’œuvres littéraires qui leur permettront de prendre conscience du monde dans lequel ils sont appelés à évoluer. A la même époque, Benjamin N. Cardozo met en évidence, dans un article intitulé « Law and Literature », l’importance pour le juge d’avoir une élégance d’écriture, un style propre à convaincre.
Il faut toutefois attendre les années soixante-dix du vingtième siècle pour voir s’épanouir un mouvement Droit et littérature. Celui-ci va se développer dans deux directions différentes. Sous l’impulsion de Richard Weisberg et de James Boyd White, les intuitions de Wigmore et de Cardozo vont être retravaillées et approfondies, donnant lieu à des entreprises de plus en plus sophistiquées, notamment en matière d’utilisation des romans dans l’enseignement du droit. Dans le même temps, des théoriciens du droit, constitutionnalistes et historiens tout spécialement, vont interroger les théories nouvelles offertes à ceux qui, comme eux, travaillent sur les textes, pour comprendre et décrire l’activité juridique et judiciaire principalement.
A partir de là, le mouvement a essaimé, avec des fortunes diverses, à travers le monde. Où en sommes nous aujourd’hui ? L’ambition de ce colloque qui réunit des juristes et des littéraires autour de « Droit et Littérature » est non pas tant de dresser un bilan, que de donner « une vue d’ensemble », un panorama, de ce qui se fait aujourd’hui sous cette étiquette. Peut-être aussi de rappeler que nous vivons « dans un univers normatif [où] le droit et la narration sont inséparablement liés »
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Cursus :
Christophe Archan est professeur agrégé d'Histoire du droit à l'Université de Reims Champagne-Ardenne. Spécialiste de l'histoire du droit dans l'Irlande médiévale, il travaille aussi sur la formation de la Common Law.
Cliquer ICI pour fermerInstitutions : Ecole normale supérieure-PSL
Cursus :
Jean-Louis Halpérin, né en 1960, est un historien du droit français. Ancien élève de l'École normale supérieure et après une thèse sur le Tribunal de cassation sous la Révolution française, il obtient son agrégation d'histoire du droit en 1988. Il enseigne à l'Université Lyon III, à l'Université de Bourgogne et depuis 2003 à l'École normale supérieure où il a été directeur du département de Sciences sociales de 2006 à 2010.
Il étudie particulièrement le droit comparé et l'histoire du droit de l'époque contemporaine. Ses travaux ont porté notamment sur le Code civil : c'est dans ce cadre qu'il a été nommé en 2004 président du Comité Exposition pour le Bicentenaire du Code civil.
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Cursus :
Richard H. Weisberg est professeur de droit constitutionnel à la Cardozo School of Law à la Yeshiva University. Aprés des études de français, il reçoit diplômé de l'Université Brandeis en 1965, il effectue son doctorat à l'Université Cornell en 1970, grâce à un travail sur le « ressentiment chez Flaubert et Dostoieviski ». Tout en enseignant à l'université de Chicago, il devient docteur en droit de l'université Columbia en 1974.
Il a reçu la légion d'honneur le 20 janvier 2009.
Dernière mise à jour : 31/07/2012