Rencontre avec Régis Debray, dans le cadre du séminaire Actualité Critique de l'ENS 2017/2018, autour de son œuvre.
L’œuvre de Régis Debray, prolifique, polyvalente, est celle d’un intellectuel qui surplombe discrètement le temps dans la mesure où elle ne lit le présent qu’en tant qu’il est inscrit dans une histoire qui le dépasse. Sa première singularité repose dans son caractère transgénérique: qu’y a-t-il de commun entre les versants littéraire, théorique et politique de son travail? Faut-il y voir trois fenêtres qui déploient la même pensée? Ou non seulement des prismes différents, mais les lieux d’une souplesse intellectuelle?
Plus encore, deux de ses dimensions se confrontent, parallèles et cependant décalées: d’une part l’oeuvre médiologique, de l’autre son aspect civilisationnel, incarné notamment par son ouvrage le plus récent, Civilisation. En quoi, au regard de ce dernier livre, les mutations médiologiques correspondent-elles à des transferts civilisationnels?
La séance d’Actualité critique porte donc sur un triptyque conceptuel: comment cerner le rapport entre le notions de culture, de technique, et de civilisation.
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Cursus :
Régis Debray, né le 2 septembre 1940 à Paris, est le fils d’un grand avocat parisien et d’une ancienne résistante. Après ses études secondaires, il adhère au Parti communiste. En 1960, il réussit le concours d’entrée à l'École normale supérieure, puis passe l'agrégation de philosophie en 1965.
La même année, il part s’installer à Cuba et suit Che Guevara en Bolivie avant d’être capturé en 1967 par les forces gouvernementales boliviennes. Suite à son procès, il est condamné à mort, peine qui sera reportée à 30 ans grâce à une campagne internationale en sa faveur lancée par Jean-Paul Sartre. Au bout de 4 ans, il est libéré et s’installe au Chili avant de rentrer en France en 1973.
De 1981 à 1985, il est chargé de mission pour les relations internationales auprès de François Mitterrand. Il est ensuite nommé secrétaire Général du Conseil du Pacifique Sud (1984/1985), et maître des Requêtes au Conseil d’État (1985/1992). Lors de l’exposition universelle de Séville, il est nommé responsable culturel du Pavillon français.En 1993, Régis Debray passe une thèse de doctorat intitulée Vie et mort de l’image. Une histoire du regard en Occident. Fort de son analyse de l'impact des médias, de la communication, il fonde les Cahiers de médiologie en 1996. Par la suite, il devient, en 1998, le directeur de programme au Collège international de philosophie ainsi que le président du Conseil scientifique de l’École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques (ENSSIB).
C'est en 2002 qu'il est à l'initiative de la création de l’Institut européen en sciences des religions dont il sera président. En 2005, il crée la revue Médium, Transmettre pour innover et devient président d’honneur de l’Institut européen en sciences des religions.Il est élu membre de l’Académie Goncourt, en 2011, en remplacement de Michel Tournier.
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