Exposé de Fabien Milanovic (Supbiotech) lors du Séminaire Cavaillès 2018- 2019, séminaire organisé par la République des Savoirs (Lettres, Sciences, Philosophie est une unité de services et de recherche du CNRS (USR 3608).
« Qu’est-ce que le vivant ? » est une question récurrente à laquelle il est possible de répondre de divers points de vue disciplinaire. Mais, en faisant un pas de côté, il est une autre façon d’appréhender ce questionnement : interroger les manières elles-mêmes de définir le vivant, et les enjeux qu’elles portent. Il s’agit ainsi de resituer ces jeux de langage dans l’épaisseur des pratiques d’où ils émergent et d’en suivre les effets performatifs. C’est avec une telle perspective pragmatique que cette communication propose de mettre à l’épreuve le vivant au regard des enjeux définitionnels auxquels donne lieu sa mise en banque. En m’appuyant sur les enquêtes empiriques que j’ai menées sur la mise en banque hospitalière du vivant, en prêtant attention aux biotechnologies et en mobilisant les apports des Science and Technology Studies (STS), je propose d’étudier les variations ontologiques du vivant en restant au plus près des acteurs et en étant soucieux des pratiques que le statut accordé au vivant autorise ou interdit. Vivant fragmenté, cryoconservé, manipulé, reproduit, distribué, modifié : quel « travail politique » en jeu dans les opérations de mise en banque ? La distinction (juridique) chose-personne est-elle toujours opératoire ? Quels déplacements ? Quelle agentivité et quelles frontières en jeu ?
Voir aussi
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Cursus :
Enseignant-Chercheur
Responsable du Pôle des Biotechnologies en Société (PBS)
Dernière mise à jour : 27/06/2024