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Note sur la situation de la philosophie biologique aujourd'hui
jeudi 23 novembre 2023

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Descriptif

Exposé donné par Charles Wolfe (Université de Toulouse) dans le cadre des Jeudis de l'Histoire et de la Philosophie des sciences (JHPS - 2022/2023).

Dans un court article rarement discuté, publié en 1947 dans la Revue de métaphysique et de morale, intitulé « Note sur la situation faite en France à la philosophie biologique », Canguilhem dénonce sans détour la « situation » de ce qu'il appelle la philosophie biologique en France, au profit d'une tradition germanique plus développée. Il explique que la réflexion française sur les questions biologiques est en état d'arrêt, à la fois en raison de son héritage cartésien et d'une sorte de crainte inavouée à l'égard de la tradition romantique lebenspphilosophisch en Allemagne et de ses résultats politiques. C'est assez inhabituel dans un essai paru peu après la guerre, écrit par quelqu'un qui a été un résistant actif. Mais plutôt que de réfléchir à la conjoncture socio-historique et à l'ensemble des influences qui ont pu conduire à cette « Note » de Canguilhem, je souhaite réfléchir à ses affirmations et les évaluer. Quelle serait cette philosophie biologique ? Une philosophie germanique de la vie traduite en français ?

Dans un sens, l'accueil très enthousiaste que Canguilhem a réservé à l'œuvre de Kurt Goldstein (qu’il a fait traduire en français, lui et Merleau-Ponty) fait partie d'une telle translatio (sinon traduction). Mais dans un autre sens, tous ses travaux ne correspondent pas à ce programme : d'une certaine manière, Le normal et le pathologique (1943, revu et augmenté en 1966) y correspond, mais les divers essais rassemblés dans des volumes comme La Connaissance de la vie (1ère édition 1952, augmentée en 1965) n'y correspondent pas, notamment en raison de leur orientation plus historiciste. Ce dernier cas est particulièrement clair : une épistémologie historique des sciences de la vie est un projet tout à fait différent d'une « philosophie biologique » (ou philosophie de la vie) d'inspiration romantique. En conclusion, je réfléchis à ce que ces projets canguilhemiens pourraient nous dire, y compris au sens des « perspectives » d'une philosophie biologique aujourd'hui.

 

Thèmes : Philosophie
Catégories: Les jeudis de l’HPS
Mot-clés : Biologie

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Auteur(s)
Charles Wolfe
Université de Toulouse
Enseignant-chercheur

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Cursus :

Charles Wolfe (Université de Toulouse) travaille notamment sur l’histoire et la philosophie des sciences de la vie, en rapport à la philosophie de l’âge classique (17e-18e siècles), et la philosophie de la biologie ; avec un intérêt particulier pour le matérialisme et le vitalisme, ainsi que des figures telles que Locke, La Mettrie, Diderot et Canguilhem.

Il est l’auteur de trois monographies : Materialism : A Historico-Philosophical Introduction (2016), La philosophie de la biologie avant la biologie : une histoire du vitalisme (2019) et Lire le matérialisme (2020), et a dirigé de nombreux volumes, sur les monstres, l'empirisme, l’organisme, le cerveau, ainsi que l’Encyclopedia of Early Modern Philosophy and the Sciences (2020). Il co-dirige la collection History, Philosophy and Theory of the Life Sciences chez Springer.

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Dernière mise à jour : 11/01/2024