Exposé de Michel Campillo (Université Grenoble Alpes) lors du cycle des conférences du Bureau des Longitudes organisée à l’ENS en partenariat avec le Département des Géosciences.
Les grands tremblements de terre, qui sont bien connus par leurs conséquences parfois dramatiques, sont l’expression des déformations internes de la Terre. La vision de ces processus qui s’est imposée est centrée sur une dichotomie des échelles de temps entre les temps longs de la tectonique et ceux très courts de la dynamique de la rupture. Les fondements même de cette représentation sont remis en cause par les plus récentes observations qui questionnent les modèles qui ont prévalu. En effet de nouveaux phénomènes ont été détectés avec un spectre de vitesse beaucoup plus large que préalablement admis. On regroupe sous le vocable ‘séismes lents’ : grands glissements transitoires, tremors et microséismes anormalement pauvres en hautes fréquence (Low Frequency Earthquakes : LFEs). Nous discuterons des observations des séismes lents et montrerons comment l’usage conjoint des méthodes sismologiques et géodésiques permet de révéler le fonctionnement détaillé des grands glissements transitoires sous la forme d’événements intermittents. Nous aborderons la question du rôle des fluides en profondeur du point de vue de la microsismicité et des premières observations régionales de variations de propriétés mécaniques dans la croûte profonde après un séisme majeur. Ces développements nous font découvrir une Terre toujours en évolution avec des interactions rapides entre profondeur et surface dont la compréhension physique a des implications majeures pour l’évaluation de l’aléa sismique.
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Dernière mise à jour : 05/11/2019